Résidence d'artistes 2023 - La Rochelle
Alors qu’il vient de procéder à l’acquisition de l’Hôtel de Craon, lieu emblématique de la Ville de La Rochelle, le Groupe Chessé illustre ses engagements de soutien dans la mutation des territoires au sein desquels il agit, en y installant une Résidence d’artistes.
Production : encore !
Réalisation : 2023
Crédit photo : encore !
Philosophie de la résidence
Soutenir la création artistique et reconnecter un lieu patrimonial avec les citoyens
Cette 1ère édition de résidence d’artistes portée par le Fonds de dotation du Groupe Chessé a pour ambition de soutenir la création artistique en permettant aux artistes de développer leurs recherches formelles et leur pratique dans un lieu emblématique.
Avant la mue définitive de l’Hôtel de Craon, six artistes vont redonner vie au bâtiment patrimonial inoccupé depuis 6 ans.
“Le fonds de dotation encore ! met à disposition l’Hôtel de Craon, bâtiment à l’histoire atypique et en cours de réhabilitation par le Groupe Chessé. Accueillir une résidence d’artistes permet une occupation transitoire et créative de ce lieu cher au rochelais, ainsi qu’une participation au dynamisme urbain local.”
Elyssa Sfar, Présidente du fonds de dotation
Direction artistique
La direction artistique de la résidence et le commissariat d’exposition des travaux son confiées à Marianne Dollo. Sa fine connaissance des scènes artistiques émergentes ainsi que la qualité de sélection, et scénographie des ses curations, ont séduit l’équipe de encore ! pour la réalisation de cette première édition de résidence.
La résidence a pour souhait de favoriser la création et le développement de projets forts et inédits, afin de contribuer et participer au rayonnement culturel de la ville.
Les artistes bénéficient d’une totale carte blanche, en veillant toutefois à adresser le thème suivant :
« Évolution des modes de vies urbains
& transition écologique »
Les lauréats
Neal Fox s’exprime à l’encre de Chine pour ressusciter les figures anthologiques de la culture musicale, artistique et littéraire. En incorporant des forces poétiques puissantes et reconnaissables dans ses dessins, son intention est de les inclure dans des conversations existentielles et de tracer des parallèles entre différents mouvements artistiques et leurs auteurs.
Neal Fox est aussi co-fondateur de la revue périodique et acclamée d’art graphique LE GUN et membre du collectif du même nom (exposé en 2011 dans le second espace de la galerie, LOFT19).
Ses illustrations figurent régulièrement dans les pages du Guardian, du Times et de Libération.
Neal Fox est représenté par la galerie Suzanne Tarasiève Paris.
Tel un chasseur-cueilleur, Louis Guillaume envisage une pratique artistique en lien avec les saisons où chaque mois de l’année permet une récolte de matière dans l’environnement.
Pour ses installations et sculptures, il glane et réalise des œuvres souvent éphémères, faisant des formes du vivant son axe de développement et de recherche principal. Ses multiples collaborations avec des jardiniers et botanistes, son lien avec le vivant s’expriment par le caractère évolutif de certaines de ses réalisations, où la question du temps est omniprésente.
Les matières une fois récoltées peuvent hiberner plusieurs années avant de faire germer une idée. Il n’est alors plus seulement question de botanique, mais aussi d’écologie et du lien de l’homme avec son environnement — l’environnement façonne les êtres humains, qui à leur tour construisent des paysages.
“Il y a des lieux devant lesquels on passe tellement souvent qu’ils en deviennent invisibles ou tellement vite qu’on n’a pas le temps de les voir. Il y a aussi des lieux devant lesquels on ne passera jamais, qui sont tellement loin de nos réalités qu’ils ne sont que des images. Tous ces lieux existent dans nos souvenirs, nos rêves et nos imaginaires.”
Grâce au dessin et à la photo, Julie Herry les visite, les traverse et tente d’en saisir les contours pour qu’ils lui paraissent familiers, même si elle n’en fait pas partie. Elle les observe de loin ou en passant. Cette mise à distance lui permet d’adopter différents points de vues, surtout celui des rêveur.se.s.
Avant d’entrer aux Beaux-Arts de Nantes St Nazaire, Quentin Lecoq étudie le design de produits à Brest et travaille ensuite en tant qu’ouvrier en abattoir et dans le domaine agroalimentaire.
Son travail se caractérise par la couleur, par son désir d’immersion au sein de champs, d’espaces colorés. Pour y parvenir, il emploie principalement des lavis, des laques diaphanes, transparentes et profondes qu’il superpose en déployant un langage de gestes en partie hérités de l’usine ‑ où sont raclés et étalés les fluides alimentaires répandus au sol. Les verts Viridian, les jaunes Hansa citron, les oranges vifs transparents ainsi que les autres couleurs qu’il affectionne ressemblent souvent aux matières visqueuses et exsudantes présentes à l’abattoir. Au cours du processus, ses peintures changent sans cesse jusqu’à intégrer la trace, le recouvrement, la superposition et l’effacement comme autant d’éléments qui lui permettent de construire ses tableaux.
On y observe souvent des figures, des fenêtres ou des portes : des interstices de lumière. La dimension haptique ainsi que l’immersion sensorielle, propre à la musique qu’il écoute, accompagne et rejoint sa recherche dans ce qu’elle a de sensible et de radicale.
Johanna Mirabel explore les espaces intérieurs. Décloisonnant les approches artistiques, elle mêle représentation figurative précise et abstraction. Les visages détaillés et les silhouettes esquissées prennent place dans ces univers où le temps semble être suspendu. La multiplicité des points de fuite renforce le caractère étrange et dissonant des scènes représentées. (…) Le foyer que Johanna Mirabel dépeint est le théâtre d’une tension entre universel et intime. (…).
Lieu de l’intimité par excellence, l’agencement de l’espace traduit un mode de vie propre à chacun. Loin de l’isolement, le foyer est pour Johanna Mirabel un lieu privilégié de mise en relation avec le monde. C’est pourquoi dans ses œuvres, la frontière entre l’intérieur et l’extérieur est poreuse. Les espaces sont délimités mais jamais clos.
Au delà des ouvertures, portes ou fenêtres, la composition elle-même invite à sortir de la toile. Pour accompagner l’imagination et renforcer l’idée d’interpénétration entre l’oeuvre et le lieu dans lequel elle se trouve exposée, des pans de toiles distendus se libèrent parfois du tableau pour se dérouler sur le mur (…).
Extrait d’un texte de Flavie Dannonay
Dans son travail, plutôt que de peindre, Nils cherche à dé-peindre, à retirer la matière de la surface du tableau. Ce geste d’altération ne laisse qu’une fine couche de peinture : une forme en négatif. La couleur est arrachée par l’outil, les matières resurgissent et entrent en dialogue et en confrontation avec le dernier état de vie de l’objet. À rebours de l’acception commune de la peinture qui consiste à ajouter de la matière pour former le sujet, Nils choisis de la retirer par un processus qui agit comme une révélation. Lorsqu’il altère la surface, toutes les stratifications de l’ancienne vie de l’objet émergent. Ce geste de soustraction de la matière est un geste animal, instinctif. Il s’emploie donc à fouiller, chercher, et finalement à retrouver une histoire matériologique de la vie du support, ou de ce qu’il était.