Johanna Mirabel explore les espaces intérieurs. Décloisonnant les approches artistiques, elle mêle représentation figurative précise et abstraction. Les visages détaillés et les silhouettes esquissées prennent place dans ces univers où le temps semble être suspendu. La multiplicité des points de fuite renforce le caractère étrange et dissonant des scènes représentées. (…) Le foyer que Johanna Mirabel dépeint est le théâtre d’une tension entre universel et intime. (…).
Lieu de l’intimité par excellence, l’agencement de l’espace traduit un mode de vie propre à chacun. Loin de l’isolement, le foyer est pour Johanna Mirabel un lieu privilégié de mise en relation avec le monde. C’est pourquoi dans ses œuvres, la frontière entre l’intérieur et l’extérieur est poreuse. Les espaces sont délimités mais jamais clos.
Au delà des ouvertures, portes ou fenêtres, la composition elle-même invite à sortir de la toile. Pour accompagner l’imagination et renforcer l’idée d’interpénétration entre l’oeuvre et le lieu dans lequel elle se trouve exposée, des pans de toiles distendus se libèrent parfois du tableau pour se dérouler sur le mur (…).
Extrait d’un texte de Flavie Dannonay
Neal Fox s’exprime à l’encre de Chine pour ressusciter les figures anthologiques de la culture musicale, artistique et littéraire. En incorporant des forces poétiques puissantes et reconnaissables dans ses dessins, son intention est de les inclure dans des conversations existentielles et de tracer des parallèles entre différents mouvements artistiques et leurs auteurs.
Neal Fox est aussi co-fondateur de la revue périodique et acclamée d’art graphique LE GUN et membre du collectif du même nom (exposé en 2011 dans le second espace de la galerie, LOFT19).
Ses illustrations figurent régulièrement dans les pages du Guardian, du Times et de Libération.
Neal Fox est représenté par la galerie Suzanne Tarasiève Paris.
“Il y a des lieux devant lesquels on passe tellement souvent qu’ils en deviennent invisibles ou tellement vite qu’on n’a pas le temps de les voir. Il y a aussi des lieux devant lesquels on ne passera jamais, qui sont tellement loin de nos réalités qu’ils ne sont que des images. Tous ces lieux existent dans nos souvenirs, nos rêves et nos imaginaires.”
Grâce au dessin et à la photo, Julie Herry les visite, les traverse et tente d’en saisir les contours pour qu’ils lui paraissent familiers, même si elle n’en fait pas partie. Elle les observe de loin ou en passant. Cette mise à distance lui permet d’adopter différents points de vues, surtout celui des rêveur.se.s.
Avant d’entrer aux Beaux-Arts de Nantes St Nazaire, Quentin Lecoq étudie le design de produits à Brest et travaille ensuite en tant qu’ouvrier en abattoir et dans le domaine agroalimentaire.
Son travail se caractérise par la couleur, par son désir d’immersion au sein de champs, d’espaces colorés. Pour y parvenir, il emploie principalement des lavis, des laques diaphanes, transparentes et profondes qu’il superpose en déployant un langage de gestes en partie hérités de l’usine ‑ où sont raclés et étalés les fluides alimentaires répandus au sol. Les verts Viridian, les jaunes Hansa citron, les oranges vifs transparents ainsi que les autres couleurs qu’il affectionne ressemblent souvent aux matières visqueuses et exsudantes présentes à l’abattoir. Au cours du processus, ses peintures changent sans cesse jusqu’à intégrer la trace, le recouvrement, la superposition et l’effacement comme autant d’éléments qui lui permettent de construire ses tableaux.
On y observe souvent des figures, des fenêtres ou des portes : des interstices de lumière. La dimension haptique ainsi que l’immersion sensorielle, propre à la musique qu’il écoute, accompagne et rejoint sa recherche dans ce qu’elle a de sensible et de radicale.
Tel un chasseur-cueilleur, Louis Guillaume envisage une pratique artistique en lien avec les saisons où chaque mois de l’année permet une récolte de matière dans l’environnement.
Pour ses installations et sculptures, il glane et réalise des œuvres souvent éphémères, faisant des formes du vivant son axe de développement et de recherche principal. Ses multiples collaborations avec des jardiniers et botanistes, son lien avec le vivant s’expriment par le caractère évolutif de certaines de ses réalisations, où la question du temps est omniprésente.
Les matières une fois récoltées peuvent hiberner plusieurs années avant de faire germer une idée. Il n’est alors plus seulement question de botanique, mais aussi d’écologie et du lien de l’homme avec son environnement — l’environnement façonne les êtres humains, qui à leur tour construisent des paysages.
Dans son travail, plutôt que de peindre, Nils cherche à dé-peindre, à retirer la matière de la surface du tableau. Ce geste d’altération ne laisse qu’une fine couche de peinture : une forme en négatif. La couleur est arrachée par l’outil, les matières resurgissent et entrent en dialogue et en confrontation avec le dernier état de vie de l’objet. À rebours de l’acception commune de la peinture qui consiste à ajouter de la matière pour former le sujet, Nils choisis de la retirer par un processus qui agit comme une révélation. Lorsqu’il altère la surface, toutes les stratifications de l’ancienne vie de l’objet émergent. Ce geste de soustraction de la matière est un geste animal, instinctif. Il s’emploie donc à fouiller, chercher, et finalement à retrouver une histoire matériologique de la vie du support, ou de ce qu’il était.
C’est après 10 années de collaborations créatives et de projets communs, que Gaëtan Guerlais et Anaël Moreau fondent le studio the Feebles et se spécialisent dans la création graphique et l’illustration. Ensemble, ils proposent un travail audacieux et intelligent mêlant sans cesse différentes techniques et supports. Conduits par un état d’esprit libre et curieux, ils façonnent un univers ludique et moderne, offrant par leurs créations, un moment d’évasion. Pour autant l’efficacité n’est pas oubliée, l’image fait passer le message. Cette pertinence, ils la doivent à leur complicité ; cette capacité à travailler chaque projet à deux et à construire avec une vision commune.
Formé à l’ESRA aux métiers du cinéma, Maël Pinard explore depuis 10 ans la matière vidéo et l’interaction image-son dans différents domaines. Immergé dans la transition numérique qui transforme l’audiovisuel, il complète sa formation en explorant les convergences entre l’audiovisuel, l’informatique et l’internet. Ce double regard à la fois artistique et technique sur la création numérique l’a conduit à développer ses propres travaux et à mettre son expertise technique et créative au service des arts numériques, du théâtre, de la danse et de la musique, dont quelques collaborations institutionnelles avec le Théâtre National de Chaillot, Stereolux, Festival d’Avignon… A l’initiative des ateliers du code créatif à Stereolux, Maël porte un fort intérêt à la culture DiY. Intervenant à l’Université de Nantes et l’Ecole de Design Nantes Atlantique, Maël collabore également avec l’agence 61FPS en tant que Creative Technologist.
Fondé en 2015 sur l’île de Nantes, VOUS concrétise une dynamique de collaboration collective et plurielle à l’image de ses membres : éclectique, passionnée, et bouillonnante. A la fois architectes, artisans et designers, les 11 VOUS abordent les projets comme des lieux d’expérimentation, propices à l’émergence d’idées nouvelles, issues du dialogue des échelles et des sensibilités. Architecture, design, mobilier, scénographie, installations artistiques, signalétique, peinture, soudure, menuiserie, événementiel, associatif et consorts – VOUS s’essaye à tout cela et plus encore, défrichant sans arrêt des nouveaux champs disciplinaires, avec passion toujours, curiosité et envie collective. Envisageant le design comme une continuité de l’architecture, VOUS passe tour à tour du bureau à l’atelier et de l’atelier au chantier sans cloisonnement aucun, et replace continuellement la fabrication au centre du processus de conception.